Pour une majorité d’entre nous, l’âge idéal pour entreprendre et espérer réussir est dans la vingtaine. Cet article du MIT nous dit non: on se trompe de 20 ans.
L’âge médian des fondateurs d’entreprise aux croissances les plus fulgurantes c’est 45 ans, et non 25. Contrairement aux idées reçues, les domaines de l’entrepreneuriat et des technologies ne sont pas réservés aux “jeunes”. Ma source est un article de Pierre Azoulay, Benjamin Jones, Daniel Kim et Javier Miranda. Cet article tâcle une idée reçue bien ancrée dans nos esprits, comme quoi l’entrepreneuriat serait pour les jeunes, qui ont la fougue, l’esprit frais, le zèle de la jeunesse.
L’idée reçue est celle-ci: plus tôt on se lance, plus on a le temps pour faire des erreurs et apprendre d’elles pour finalement réussir et fabriquer de la valeur. L’autre argument en faveur de l’entrepreneuriat jeune est l’absence de risques et d’engagements (mariage, enfants). Libres de ces liens, les jeunes pousses peuvent de lancer dans des entreprises ambitieuses, d’autant plus que les plus jeunes ont aussi l’avantage d’être nés avec un téléphone dans les mains. L’opinion publique penche donc pour dire qu’on a plus de chances de succès si on lance sa compagnie étant jeunes.
Fake news. En analysant un lot de données américaines réunies au niveau national, les résultats sont formels: ils ne trouvent “aucune preuve laissant penser que les entrepreneurs plus jeunes ont plus de chances de succès”.
Les chiffres sont clairs
Voici un extrait des parties les plus juteuses de l’article, qui fait quand même 45 pages de chiffres et de schémas d’un ennui assassin.
Notre principale conclusion est que les entrepreneurs qui réussissent sont d’âge moyen, et non jeunes. Nous n’avons trouvé aucune preuve suggérant que les fondateurs dans la vingtaine ont particulièrement de chances de réussir. Au contraire, tout indique que les fondateurs réussissent particulièrement bien lorsqu’ils créent des entreprises à un âge moyen ou plus avancé, tandis que les jeunes fondateurs semblent défavorisés.
Sur les 2,7 millions de fondateurs aux États-Unis entre 2007 et 2014 qui ont créé des entreprises et qui ont ensuite embauché au moins un employé, l’âge moyen des entrepreneurs au moment de la création est de 41,9 ans. L’âge moyen des fondateurs pour les entreprises nouvelles à plus forte croissance (1 sur 1 000) est de 45 ans. Les entrepreneurs les plus performants dans les secteurs de haute technologie ont un âge similaire.
La traduction a été faite grâce au traducteur automatique Deepl.
Qu’est-ce qu’on doit en conclure? Trois choses. Premièrement, ça nous ramène sur terre. Comme l’exprimait si bien l’auteur Malcolm Gladwell dans son livre Outliers, les personnalités comme Mark Zuckerberg, Larry Page ou Bill Gates sont des exceptions, pas la règle.
La règle, c’est la force de l’expérience
Malgré les espoirs de l’opinion publique, il y a bien un âge idéal pour lancer sa boîte, mais pas pour les raisons qu’on pense. Le facteur déterminant le succès entrepreneurial n’est pas vraiment l’âge mais plutôt l’expérience engrangée dans le domaine choisi, contrairement à l’idée populaire selon laquelle “disposer d’une très faible connaissance sur l’univers professionnel peut se révéler un atout“. À bien y réfléchir, cette dernière idée est assez folle. C’est comme si ne pas savoir nager serait un atout pour gagner le 400 mètres? Qui croît ça?
Ensuite, cet article pousse à l’humilité à double titre. Si les statistiques parlent contre l’entrepreneuriat jeune, comment se fait-il que dans le top 5 des compagnies les plus puissantes on retrouve 80% d’entre elles fondées par des universitaires dans la vingtaine n’ayant pas fini leur cursus scolaire? Il y a un secret là dedans. D’ailleurs, l’investisseur Peter Thiel a lancé en 2010 une bourse dédiée aux étudiants de moins de 20 ans qui quittaient l’école. D’un autre coté Peter Thiel est un allumé notoire, je ne sais pas si on peut le prendre en exemple.
La troisième évidence est un encouragement: La probabilité est forte que vous ayiez comme moi moins de 40 ans et pas beaucoup de succès notables dans notre vie. Gardons espoirs. Malgré cette sensation d’incompétence, cette vue qui baisse et ce regard blasé sur la vie, contemplant notre corps en marche inexorable vers la retraite, ne baissons pas les bras, nous pouvons encore fonder une compagnie susceptible de se retrouver dans le célèbre club des entreprises à un milliard de valeur boursière. En tous cas, c’est tout le mal que je vous souhaite.
(NDLR: Avec ce genre de paragraphes d’une seule phrase je bousille toutes mes chances d’avoir un score SEO convenable donc je vous encourage vivement à partager cet article si vous l’avez trouvé interessant).
Plus
- L’article est coécrit avec le chercheur Pierre Azoulay, du MIT
- L’article lui-même
- Je suis tombé dessus grâce au compte twitter de l’investisseur James Cham
- Je suis Ad Wondje, et j’écris sur le marketing digital et l’entrepreneuriat numérique.
Je ne m’y attendais vraiment pas. C’est vrai que lorsque l’on regarde les licornes aujourd’hui c’est facile de penser que les plus jeunes sont les entrepreneurs ayant le plus de succès.
Il y’a donc encore de l’espoir pour nous.