Rassurons-nous que ce texte va résoudre ton problème. Est-ce que tu veux:
- Produire du contenu plus vite, moins cher;
- Avoir un minimum d’audience à laquelle livrer;
- Interagir avec cette audience et obtenir du feedback;
- Améliorer et tirer le maximum de ton contenu, de ton style, de ton produit, etc.
Je vais partager avec toi comment résoudre les quatre défis d’une meilleure création de contenu, en peu de temps, à la bonne audience, dans le but de générer le maximum d’engagement et de feedback. Tout cela avec un seul outil, le “Contenu Minimum Viable” *Tin, têtêtiiiiin*.
Le “produit minimum viable” est un concept dédié aux startups, que j’ai remâché à ma sauce pour l’adapter au blogging et à la création de contenu. Autrement dit, nous appliquerons au domaine des médias digitaux, des enseignements dédiés à une autre discipline: l’entrepreneuriat numérique.
Si tu viens d’arriver, bienvenue sur La Baguette, ou les courriers croquants de la révolution numérique. Médias, tech, entrepreneuriat et création de contenu à forte valeur ajoutée. On s’abonne avec son adresse mail ici
1. Minimum viable product, Qu’est-ce que c’est ?
A l’origine, Le MVP ou “Minimum Viable Product” a des définitions vraiment simples. En voici une de Michael Siebel:
“Le MVP est la première et plus petite version de produit que tu peux livrer aux utilisateurs que tu veux cibler, dans le but de savoir si tu as une quelconque valeur à leur apporter”
Michael Siebel: CEO de YCombinator, l’incubateur de startups américaines.
Tu vois le raisonnement? C’est la forme la plus réduite, la plus simple, la plus minimaliste de production que tu peux fournir, et qui pourrait apporter un minimum de valeur à ton audience. Donc qu’est-ce que Le MVP ? C’est un prototype de ton produit. Il sert à tester tes hypothèses, vérifier ce qui marche et ce qui ne marche pas.
Que ce soit pour ton blog, ta page Instagram ou une application que tu veux lancer, c’est la même chose. Remplace juste “produit” par “article”, ou “podcast”, ou “app” et tu vois rapidement où je veux en venir. Un MVC est un brouillon public. Il est destiné à obtenir le plus vite possible du feedback sur ce que ta cible veut, puis à être détruit/mis à jour lorsqu’il ne sert plus la cause pour laquelle il a été créé. Voici quelques caractéristiques d’un MVP:
- Il est très facile et rapide à sortir pour toi;
- Il ne nécessite pas un travail de recherche supplémentaire conséquent;
- Et il plait à un petit groupe d’utilisateurs, une petite audience.
Les trois caractéristiques fonctionnent les unes avec les autres: le fait que le contenu soit facile à sortir est logique, vu qu’il n’est pas travaillé en profondeur. De même, cette simplicité vient de ce qu’il est dédié à une audience précise et petite.
Exemples : Un tweet est un type de MVP. Une étude de deux mille mots avec vingt liens cliquables n’en est pas un. Une story Instagram faite en deux minutes est un MVP mais pour une vidéo Youtube qui a nécessité trois semaines de montage ce n’est certainement pas le cas.
Souviens-toi de la problématique qu’un MVC résoud. Il répond à la question “comment avoir accès à une audience minimale, avec des efforts minimaux, en un temps minimal, dans le but d’obtenir un maximum de feedback”.
Si tu veux juste savoir comment bloguer, écrire, faire des vidéos, grandir ton audience, alors que tu manques de temps, tu manques le but. Tu ne peux pas tout faire en même temps.
La mission principale est d’obtenir un maximum de commentaires, de remarques sur ce que tu as produit, pour t’améliorer en conséquence. Absolument tout ce que tu fais qui sort de cet objectif est une structurelle perte de temps et d’énergie. Une fois seulement que tu as une idée claire de ce que tu veux, tu peux le faire grandir ou “scaler”, comme on dit dans le jargon start-up.
2. Minimum Viable product, comment commencer : Le Business Model Canva.
Imaginons que tu envisages très sérieusement de lancer un blog. Tu as le thème, tu as les idées, mais tu te dis ne pas avoir assez de visiteurs, tu lis des dizaines d’articles sur la checklist ultime avant de le lancer… Peut-être il te faudrait payer une campagne de lancement avec presse et tout etc… Faux. Poubelle. NON.
Selon le principe de Seigel, “lancer”, signifie simplement et uniquement avoir des utilisateurs, de préférence qui payent ou du moins qui te rapportent du revenu. Tant que tu n’as pas cela, tu n’as pas à te préoccuper de la forme et des détails de ton contenu, simplement parce qu’il n’intéresse personne. Le plus important donc est de définir les bases. Le minimum du minimum que tu veux. Et à l’origine de tout, il y a l’idée.
J’imagine que tu as déjà une vision du type de contenu ou de produit que tu veux produire, mais est-ce qu’elle est claire, précise ? Oui ? Tu vas essayer de répondre à cette série de questions. On verra bien si tu as une (bonne) idée de ton projet ou pas :
- Quel est le problème que tu essayes de résoudre ?
- Quelle est la solution que tu veux apporter ?
- Quels sont les indicateurs de succès que tu as pour vérifier que tu es en train de réussir dans ta démarche ?
- Où est la valeur que tu offres à ton audience ?
NDLR: il s’agit de ta “proposition de valeur”. Si tu ne sais pas ce que c’est ou comment l’écrire, clique sur cet article, il est plus précis qu’une vidéo de C’est pas sorcier. - De quel avantage disposes-tu, qui t’assure que personne ne peut résoudre ce même problème mieux que toi ou en moins de temps ?
- Quels sont les canaux de communication et de distribution dont tu disposes ? Autrement demandé: comment faire pour avoir accès à ton offre ?
- Quels sont les types de personnes que tu vises précisément dans ta démarche?
- Qu’est-ce que ça te coûte et quelles sont tes charges dans le déploiement de ta solution?
- Qu’est-ce ça te rapporte et quels sont les moyens pour toi de revenir sur tes charges?
Ces neuf questions font partie de ce qu’ils appellent dans le jargon startup le “Business Model Canva”. Tu auras accès à un template qui t’aide à y répondre en cliquant sur le lien. Cette vidéo en français de 26 mins te montre comment fabriquer ton propre BMC de manière ludique et vraiment simple. C’est celle qui m’a inspiré pour que je fasse le mien, auquel tu peux avoir accès avec l’image juste en bas ou en cliquant ici.
Sidenote: je suis convaincu que ton temps est précieux, dépenser tes datas et 25 minutes pour une vidéo ça peut paraitre lourd, mais :
- Tu peux faire avance rapide 1,25 et la vidéo fera moins d’une vingtaine de minutes,
- Si tu as besoin d’aide tu peux demander,
- Tu payes 30 mins maintenant pour gagner gros plus tard.
C’est un investissement plus rentable que si tu allais jouer à Parifoot ou si tu perdais ton temps à envoyer des messages inutiles à ton crush. Cherchons l’argent. Donc le lien à cliquer pour bien comprendre cette partie, c’est ici pour la super vidéo explicative, ici pour un template en français, ici pour l’exemple de BMC avec La Baguette.
Je sais que tu n’as pas envie de cliquer et encore moins le temps de le faire, mais c’est important donc je le mets entre étoiles pour te dire que cette vidéo de Thomas Meyers, 🌟🍪c’est vraiment quelque chose qu’il faut que tu regardes🍪🌟.
3. Produit Minimum Viable, comment on fait ?
Maintenant, tu es censé(e) savoir avec un peu plus de précision ce que tu veux comme contenu. À partir de là, rassure-toi, tu ne vas probablement plus te servir de ce document avant des mois, il ne sert que de point de départ pour organiser tes idées. Maintenant nous allons passer à la pratique. Attention, il va y avoir un peu de maths, mais c’est uniquement parce que j’aime expliquer en profondeur. Tu peux passer directement aux résultats, si ça t’énerve.
Simples maths
Les caractéristiques d’un MVP sont simples:
- Des délais courts,
- Une audience réduite,
- Un feedback facile à obtenir,
- Des délais courts. Vraiment, vraiment courts.
Quand je dis “courts”, il faut que tu vois de quel ordre de grandeur on parle:
Dans le domaine des startups, il est généralement admis qu’un bon produit sort en un délai d’à peu près deux à cinq ans, en fonction de la complexité de la solution. Un MVP, lui qui est censé être la première version de la solution, est censé sortir en deux à trois semaines. Cela donne un ratio de 1/60, entre le temps pour le produit que tu veux et le temps pour le produit que tu sors. Gardons ce même ratio pour toutes les caractéristiques.
Exemple: Suppose que ton désir, ce soit de produire des vidéos Youtube. Selon ton estimation et sur la base de celles que tu as déjà produites jusqu’à présent, ça te prend à peu près un mois et demi et trente heures de travail intense à sortir. Bon ajoutons l’effet Dunning-Kruger et on se retrouve avec un temps réel de production pour toi d’à peu près… trois mois? Trois mois c’est un bon chiffre. Ok. On divise par 60 ce temps de travail, on a notre conclusion: ton MVC doit être une vidéo qui te prenne 30 minutes de travail montre en main à produire, que tu serais capable de sortir en un délai d’un à deux jours entre le moment où tu y penses et celui où tu la sors. Quelle plateforme conrrespond à cette description? mieux scénarisées que les stories, mais moins lourdes que des courts métrages ? Bingo. Laisse Youtube. Crée un compte Instagram et lance-toi dans les vidéos Reels, ou Tik Tok. MVC.
Le MVC, en pratique (Enfin!)
En bref ? Ton “minimum viable content” ne sera ni plus ni moins que la forme de contenu la plus facile à produire sur la plateforme la plus accessible pour toi. Si la création de mon contenu me prend “trop de temps”, je divise strictement ce temps par 60 et je produis les pièces de contenu qui peuvent sortir en ce laps de temps là. En d’autres termes, les contraintes auxquelles je suis confronté(e) doivent conditionner le type de contenu que je crée, et non le contraire. Dans le vocabulaire de l’armée, ils disent que le terrain impose la manoeuvre.
Un thread Twitter de l’auteur David Perell exprime cette idée autrement, avec sa brieveté légendaire: consistency > excellency. Pour un créatif, toute forme de contenu qu’il ne peut pas exécuter de manière consistante est une perte de temps pour lui. Un Facebook live moyen toutes les semaines sera toujours mieux qu’une vidéo géniale tous les trimestres. Publier une newsletter hebdomaire de 500 mots vaut mieux qu’un pavé kilométrique mensuel, et publier des stories au charme visuel discutable mais chaque jour, c’est plus intéressant qu’une image travaillée pendant trois heures et publiée sur Instagram un jour sur quatre. Même si la forme de contenu ne te plait pas, même si les contraintes ne te plaisent pas, il vaut mieux investir dessus tant que cela te permet d’avoir les deux ressources les plus précieuses de tout entrepreneur digital:
- Du feedback client;
- Une communauté de fans fidèles et consistants.
Oui, du feedback et des fans. Aussi simple que ça. Je vais décortiquer ces deux idées avant de te laisser reprendre une activité normale.
Le pourquoi du Contenu Minimum Viable : du feedback et des fans.
A son niveau le plus microscopique, c’est tout ce que doit attendre un entrepreneur du numérique, et c’est tout ce que doit permettre de générer le MVC, du moins d’après des personnes comme Thomas Meyers et Michaels Siebel. Moi, je ne fais qu’appliquer ces principes à l’univers média, mais le raisonnement se tient.
Du feedback…
parce qu’il va te permettre de progresser, d’améliorer la qualité de tes productions, ce qui à terme va augmenter ta base de fans, ce qui va augmenter la quantité et la qualité de feedback que tu reçois… Tu vois le cercle vertueux? Avoir la possibilité d’analyser les réactions de ton audience autant de fois que possible, c’est vital pour progresser; or si tu crées moins, tu as moins d’occasion de tester ce qui marche et ce qui ne marche pas. Le pire évidemment est de créer une “masterpiece” et de la sortir sans l’avoir laissée passer l’épreuve de revue par l’audience aux étapes intermédiaires. Je suis sûr que tu connais cette sensation, après avoir pondu un chef d’oeuvre: tu le publies, tu t’attends à une avalanche de réactions positives et tu te retrouves à actualiser compulsivement tes fils sociaux en attente des réactions de ton audience.. qui s’en est foutu comme d’un parapluie en saison sèche. Plus de feedback, un meilleur rendu. Coté plateforme, à choisir, il vaudra toujours mieux une plateforme qui te permette d’avoir pleinement accès au feedback, plutôt que celle qui te donne des analytics agrégés et pas forcément utiles. En plus, une taille plus réduite de contenu augmente la fréquence d’interaction avec ton audience, ce qui augmentant le nombre de contact va faciliter la fidélisation et créer… Des fans.
[Ce n’était pas la transition la plus épique de l’année, mais au moins j’ai essayé…]
… Et des fans.
Parce que je suis certain que tu as déjà entendu parler de l’article de Kevin Kelly, 1000 true fans et de son séquel écrit par Li Jin, 100 true fans. 1000 fans qui te suivent à travers tes plateformes valent mieux qu’un million d’abonnés qui disparaitront si on change l’algorithme de la plateforme que tu utilises. Si tu en doutes, demande à Buzzfeed. Ce risque est un danger permanent de tout créateur de contenu qui fonde sa stratégie d’acquisition sur une plateforme précise ou un mode de diffusion qui ne lui appartient pas.
Lorsque Facebook a motivé les médias à faire un pivot vers la vidéo en dansant avec les chiffres de résultats, le retour a été violent pour ceux qui avaient investi des sommes colossales pour se fabriquer une audience sur le géant bleu. La stratégie du MVC aide à éviter ce type de désagréments parce que le but est toujours de fabriquer des fans, pas simplement créer du traffic. Cela prendrait encore trop de temps de montrer la distinction entre une communauté de fans et un simple traffic sur tes pages, mais je suis sûr que tu saisis l’idée, même intuitivement. Et je t’ai déjà parlé(e) dans une autre lettre de cette géniale idée selon laquelle les clients, les vrais, ne se préoccupent pas d’une qualité excellente, contrairement aux idées reçues. Ce qu’un client veut, c’est que son produit soit livré avec consistance. Et comment livrer avec consistance? En concevant un produit livrable avec consistance, tout en permettant de croître et de survivre. Un produit minimum viable.
En bref ? Mais genre… Vraiment bref ?
Si tu ne dois partir qu’avec un petit nombre d’éléments, les voici:
1. Pour retrouver le temps de créer du contenu, tu peux réduire ton projet à sa plus simple expression avec le Business Model Canva.2. Ensuite tu peux produire ton Contenu Minimum Viable qui doit être la plus petite forme de contenu que tu peux produire, qui peut te permettre d’obtenir du feedback de ton audience et qui te garde en relation avec elle au point de les transformer en fans capables de te suivre à travers les plateformes que tu gères.
3. Le faire c’est difficile, mais c’est nécessaire.
Ad Wondje, Auteur à l’humour désespérant.
Avec le recul j’aurais pu commencer par ça plutôt que de faire un papier de 3000 mots.
Un petit mot de fin. C’est l’idée de contenu minimum viable qui m’a inspiré l’idée d’une newsletter. Je veux être écrivain en série, donner des cours à des étudiants plus brillants que moi, publier des bouquins qui vont faire beau sur les armoires et passer dans les émissions intellectuelles comme l’Arène, Héritage ou ONPC. En attendant que j’y arrive, le meilleur moyen pour moi d’améliorer ma plume tout en gardant le contact avec une audience potentielle c’est cette newsletter, qui est donc mon MVC. C’est aussi pourquoi j’ai autant soif, de tes feedbacks. Ils me permettent d’écrire de meilleures lettres, et m’aideront à terme à publier de meilleurs livres, donner de meilleurs cours.