Un rapport de l’association GSMA vient d’annoncer de beaux chiffres de croissance pour l’année 2019. Les détails ici, avec une petite interprétation de ces tendances pour les prochaines périodes.
Les solutions de porte monnaie électronique sont en croissance intéressante et les chiffres de 2019 confirment la tendance: on vient de dépasser la barre du milliard de comptes créés, avec 290 services actifs étendus sur 95 pays. Dans ce milliard de comptes créés, les clients actifs (ceux ayant effectué au moins une transaction tous les 90 jours, ou RGS90) sont 372 millions, ce qui signifie une croissance de 10 % pour les comptes et 14 % pour les comptes actifs.
Avec un revenu de 690.1 milliards en dollars (410,4 milliards €), la croissance en valeurs est de 26% par rapport à 2018. Les grandes tendances de ce rapport sont nombreuses, mais il y en a deux qui ont particulièreemnt attiré mon attention: non seulement il y a plus de valeur à l’intérieur des réseaux mobiles qu’à l’extérieur, mais en plus on retrouve de plus en plus de fournisseurs de services de mobile money qui génèrent des bénéfices.
Vers un vrai écosystème de mobile money…
Plus de valeur à l’intérieur des services mobile money qu’à l’extérieur, cela signifie qu’aujourd’hui, dans le monde, il y a plus de d’actions intra-réseaux (transferts d’argents locaux et internationaux, achats de produits et services, paiements de factures etc) que de simples transaction de dépots et retrait d’argent. En chiffres, le rapport montre une croissance de 20% en termes de transactions globales, atteignant 690 milliards $ (629 milliards €) donc un montant de transaction global journalier de 2 milliards $ (1,8 milliards €). L’élément intéressant ici, c’est que le levier de cette croissance est digital.
Quel est le détail de ces mouvements? Les transactions de banques à comptes, les paiements de salaires, les transferts internationaux et les dépots totalisent 23 milliards $ (20 milliards €) de valeurs entrantes dans l’écosystème, même si les dépots sont largement majoritaires. Pour les sorties, les retraits sont aussi majoritaires (63%), même si on note que 17% de ces transactions sont faites par des paiements de factures en tous genres (eau, électricité, cable). L’élément intéressant ici est qu’à l’intérieur du réseau, on constate un plus fort flux (57%), plus grand que celui des dépots et retraits. Il s’agit des transactions de comptes à comptes principalement (91%) et des paiments marchants (9%).
…Un écosystème devenu (plus ou moins) profitable
Le rapport soutient que 60% des fournisseurs de services de mobile money ont enregistré des bénéfices en 2019, avec une tendance croissante au modèle d’affaire PAAP: “payment as a platform”. Même si 21% des fournisseurs comptent encore sur les frais de transactions (frais de dépot, de retrait ou de transfert) comme source principale de revenu, on note que de moins en moins le font, préférant un modèle moins frustrant pour les usagers. Le PAAP consiste en ce que, plutôt que de profiter des frais de transaction pour générer du revenu, le fournisseur insiste plutôt sur la fourniture de services à valeur ajoutée, notamment les paiements de facture, qui sont une grande source de frustration dans les pays en voie de develloppement, avec des files d’attente à faire tripler le nombre de patients du Covid-19 en une nuit.
Le rapport complet est disponible ici. Il est en anglais, même s’il souffre d’une tare évidente: je n’ai pas pu exploiter les données moi même pour analyser ces résultats pour le cas spécifique africain.
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